la forêt française

La forêt française est très diversifiée en raison des microclimats présents en métropole et sur les territoires d’Outre-mer. Vous trouverez ici des éléments de présentation de cette forêt, ainsi que sur sa gestion, son évolution et les débouchés dans le secteur forêt-bois.

Description générale

La forêt française est la 4ème forêt européenne par sa surface. Elle est de 25 millions d’hectares (ha) environ, dont 8,7 millions de forêt tropicale répartis sur les 5 départements française d’Outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte et la Réunion) ; 7,5 millions correspond à la forêt tropicale guyanaise. Le taux de boisement en France métropolitaine est de 31%. Il est plus élevé dans les départements d’Outre-Mer : 85% de la Guyane, 42% en Martinique, 40% à La Réunion et 38% en Guadeloupe.

Les forêts françaises sont en grande majorité semi-naturelles, 13% de sa surface correspond à des peuplements d’origine artificielle. Elles sont aussi composées essentiellement d’essences indigènes (92 % en surface).

Les essences d’arbres de la forêt française sont des feuillus, qui représentent les deux tiers des essences, et des résineux. Les 7 essences principales sur le territoire sont : chênes, hêtres, châtaignier pour les feuillus ; Pin maritime, Pin sylvestre, Épicéa et Sapin pour les résineux. Parmi elles, le chêne reste l’essence majoritaire en France puisqu’il représente 1/3 de la forêt française.

Les feuillus sont majoritairement présents dans les plaines et collines du Nord de la France où ils représentent 70% des surfaces boisées. Les résineux dominent cependant les zones montagneuses. Dans la moitié Sud, la répartition entre feuillus et résineux s’équilibre en raison du climat moins tempéré.

Dans les territoires d’Outre-Mer, en raison des climats très différents de la métropole, on trouve des forêts aux caractéristiques variées :

  • En Guadeloupe, une forêt de mangroves s’étend sur 8 000 ha de littoral ;

  • L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon abrite la seule forêt boréale française, sa surface est de 242km² ;

  • En Nouvelle-Calédonie, la forêt tropicale sèche ne s’étend plus que sur 4 600 ha.

Photo : Canopée forêt guyanaise - PNR Guyane par Joey Allen - CC-BY-SA-3.0

Les enjeux spécifiques aux forêts d’Outre-Mer

La conservation des forêts dans les départements et territoires d’outre-mer est un enjeu central, à la différence de la forêt métropolitaine qui globalement est en expansion. Les principales problématiques autour de ces forêts sont : la pression foncière, les occupations illégales et certaines exploitations minières qui mettent en péril l’intégrité de la forêt.

Le maintien de ces forêts est essentiel pour la biodiversité qui s’y abrite. Les activités humaines entraînent la destruction, l’altération et la fragmentation des habitats naturels. Au cours de la colonisation des différents territoires, les forêts ont fortement régressé en raison du défrichement pour faciliter la mise en culture et l’utilisation du bois comme matériau et combustible. Les plus touchées sont les forêts sèches qui sont réduites à moins de 3% de leur surface initiale à la Réunion et moins de 1% en Nouvelle-Calédonie. Toutefois, aujourd’hui l’exploitation des bois tropicaux est réglementée afin de permettre une exploitation à faible impact.

La présence d’espèces exotiques envahissantes est également problématique dans ces territoires. Les espèces envahissantes perturbent le fragile équilibre des écosystèmes insulaires où le taux d’espèces endémiques est le plus important. Parmi la liste de l’UICN, 49 des 100 espèces les plus envahissantes du monde sont présentes dans les territoires d’Outre-Mer.

Les forêts sont menacées, non seulement par les activités humaines, mais également par des phénomènes naturels comme la sédimentation qui met en péril la forêt littorale. De plus, le changement climatique bouleverse l’équilibre fragile de ces écosystèmes.

Le statut foncier de ces forêts, aussi, est particulier : privé, communautaire, départementalo-domanial (en Martinique, à la Réunion et en Guadeloupe) ou domanial. L’enjeu de la conservation de la biodiversité dans ces forêts est primordial. En réponse, leur gestion se fait en concertation avec les acteurs locaux mais également les populations, qui pour nombre d’entre elles, sont dépendantes des ressources forestières.

Pour aller plus loin sur la situation de ces forêts, leur évolution et leurs gestions :

Photo : La Réunion: Forêt de Bébour - Baumfarne ©Geolina CC-BY-SA-4.0

Le statut foncier de ces forêts, aussi, est particulier : privé, communautaire, départementalo-domanial (en Martinique, à la Réunion et en Guadeloupe) ou domanial. L’enjeu de la conservation de la biodiversité dans ces forêts est primordial. En réponse, leur gestion se fait en concertation avec les acteurs locaux mais également les populations, qui pour nombre d’entre elles, sont dépendantes des ressources forestières.

Pour aller plus loin sur la situation de ces forêts, leur évolution et leurs gestions :

Évolution de la forêt française

Au milieu du XIXème siècle, sous l'effet de la croissance démographique et des besoins croissants de la population en surface agricole, bois de chauffage et bois d'œuvre, la surface forestière a fortement diminué, jusqu’à atteindre 13,6% du territoire. Si elle a depuis augmenté, c’est notamment en raison de la déprise agricole au XXème siècle suite au développement de l’agriculture intensive et dans les années 80 dans les zones de montagnes.

Le reboisement observé en France n’est pas uniquement dû au reboisement spontané, mais également aux actions des structures en charge de la forêt en France. La forêt des Landes en France est un parfait exemple d’action volontariste de reboisement portée par les pouvoirs publics.

Actuellement, la tendance est à l’augmentation de la surface forestière de 50 000 ha par an en moyenne. Cependant des disparités existent entre les zones périphériques, où elle diminue alors qu’en zones montagneuses et plus rurales, elle progresse.

Parallèlement, avec la transition agro-écologique et son volet agroforestier, on note en France depuis une vingtaine d'années, un recrudescence encore modeste mais continue de la présence des arbres dans les espaces agricoles. Ils constitueront à terme une ressource spécifique et complémentaire de bois pour des marchés de niche, l'énergie et la filière bois conventionnelle. Vous retrouverez plus d’informations sur le site de l’Association Française pour l’AgroForesterie (AFAF).

Ces vingt dernières années, les forêts françaises ont été touchées par des accidents climatiques (tempête, sécheresse) qui ont influé sur leur état de santé. En raison du changement climatique, ces événements seront amenés à se répéter. L’adaptation des forêts à ce changement sera un défi majeur pour les années à venir, également vulnérables aux espaces invasives, et maladies.

Photo : Carte de Cassini en couleur, XVIIIe siècle

Gestion forestière en France

En France, il existe des forêts privées et des forêts publiques. Trois quarts des forêts françaises sont privés. Les forêts publiques représentent 25% de la surface forestière totale. Elles sont gérées par l’Office National des Forêts (ONF).

Néanmoins, malgré leur statut différent et selon la réglementation en vigueur dans le Code forestier, les forêts publiques ou privées les plus grandes (de plus de 10 ou 25 ha selon les régions) sont soumises à un document de gestion approuvé par les pouvoirs publics.

La gestion forestière publique est dite multifonctionnelle car elle regroupe dans son plan de gestion les aspects production, accueil du public et protection de la biodiversité et contre les risques naturels.

En effet, elle est évaluée à travers l’examen des six critères suivants (dits critères de Helsinki) :

  • Critère 1 : Ressources forestières en bois et carbone 

  • Critère 2 : Santé et vitalité des forêts

  • Critère 3 : Fonctions de production des forêts 

  • Critère 4 : Diversité biologique des forêts

  • Critère 5 : Fonctions de protection des forêts

  • Critère 6 : Fonctions socio-économiques des forêts

La forêt française se renouvelle essentiellement par régénération naturelle,en majorité. Mais pour les peuplements de résineux, le renouvellement se fait par plantation à 50%. Actuellement les prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement naturel des forêts, ce qui est un des objectifs fixés par l’ONF dans le cadre d’une gestion durable de la forêt.

Biodiversité dans la forêt française

Actuellement, la forêt française regroupe plus de 500 habitats forestiers, dont plus de 300 sont reconnus comme habitat d’intérêt communautaire selon la définition de la directive européenne « Habitats-Faune-Flore » (étude réalisée uniquement sur la forêt métropolitaine). Globalement, les écosystèmes forestiers font partis des écosystèmes les mieux préservés avec 17% d’entre eux dans un état favorable avec toutefois 25% en mauvais état.

La France s’est notamment engagée à sa protection et sa préservation en signant la convention sur la biodiversité biologique en 1992. Adopté lors de la 6ème COP (COnférence des Parties), le programme de travail sur la diversité biologique des forêts décrit les actions à mener par les pays signataires : plus de d’éléments sur le site de la convention.

Photos : Forêt des Vosges, forêt, d'Orléans, forêt tropicale guyanaise


 La France porte sur son territoire national ultramarin des forêts tropicales qui présentent de multiples enjeux dont la protection et la mise en valeur d’une biodiversité exceptionnelle. Elle mais aussi des enjeux de gestion et de valorisation plus ordinaires dans le contexte du développement local (bois énergie, interfaces forêts ville agriculture).

La naturalité des forêts est une caractéristique importante pour leur biodiversité. Or, les peuplements forestiers français métropolitains sont semi-naturels dans leur grande majorité, la proportion de ceux qui sont issus de plantation étant de 13 % et relativement stable sur les trois dernières décennies. Les surfaces dominées par des essences non indigènes, introduites volontairement ou non, sont en progression mais inférieures à 10 %.

Photo : Mangrove à l'Anse du Canal près du Petit-Canal à la Grande-Terre, Guadeloupe, par Kim Hansen - CC BY-SA 4.0

Les surfaces bénéficiant d’une gestion active en faveur de la biodiversité ont fortement progressé dans le cadre du programme européen Natura 2000 avec le développement des zones de protection spéciale et des zones spéciales de conservation. Par ailleurs, la conservation des ressources génétiques a fait l’objet de gros efforts ces dernières années et le financement des mesures en faveur de la biodiversité a gagné en visibilité.

Débouchés du bois

La forêt française produit chaque année environ 92 millions de m³ de bois en moyenne,on en prélève 45,2 millions et 8,8 millions meurent de façon naturelle (IGN, 2018). Ce bois sert à la construction (charpente, menuiserie, bois composite), à l'industrie du papier, au bois énergie ou entre dans la composition de produits pharmaceutiques.

A ces chiffres s'additionnent ceux de l'autoconsommation des très nombreux propriétaires forestiers, majoritairement pour des finalités énergétiques. Cette autoconsommation, difficile à estimer, est généralement admise se situer autour de 10 mm³. Le total exploité reste donc très inférieur à la disponibilité forestière française et donc une marge de progression importante existe pour une filière bois qui devrait être fortement mise à contribution dans la transition vers une économie sans carbone fossile. Le bois énergie connaît un regain dans le cadre du développement des énergies renouvelables, en raison de ses émissions moindres en CO2 comparées aux énergies fossiles en prenant en compte le stockage de carbone permis par les forêts.

L’exploitation du bois se caractérise par l’utilisation dans les filières classiques, mais aussi des utilisations innovantes du matériau, à la place de matières dérivées du pétrole. Le secteur forêt-bois joue un rôle particulièrement important dans le secteur de la bioéconomie et pratique depuis déjà des décennies, l'économie circulaire et la valorisation en cascade des produits forestiers.

L'arbre dans la ville

Les Français aiment profiter des forêts pour leurs loisirs, 50% d’entre eux déclarent s’y rendre au moins une fois par mois. Les loisirs y sont nombreux et divers, comme des promenades, des activités sportives, la chasse, la cueillette de champignons ou encore des sorties naturalistes.

La société s’urbanise et entraîne de nouveaux enjeux pour les interfaces « ville-forêt-bois ». Il faut savoir gérer les forêts périurbaines face à des usagers nombreux et peu disposés à accepter le diagnostic de l’expert, certains refusant complètement toute récolte des arbres, et en même temps approvisionner des métropoles toujours plus demandeuses d’habitat, d’énergie et de molécules « biosourcées » en produits bois à haute performance technique et économique, ainsi que des produits locaux issus de circuits courts vertueux incluant le recyclage.

Photo : Foret de Rambouillet, Yvelines par Pline - CC BY-SA 3.0