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Forêt - Bois
La forêt française est la 4ème forêt européenne par sa surface. Elle est de 25 millions d’hectares environ : 17 millions dans l’hexagone, et 8,3 millions de forêt tropicale dans les DROM-COM. A elle seule, la Guyane représente 8 millions d’hectares de forêt, 96 % du territoire guyanais étant couvert d'une forêt équatoriale. Le taux de boisement à la Réunion, à Mayotte, en Guadeloupe et en Martinique est cependant élevé, entre 39 à 96 % selon les territoires, en comparaison à celui de la France métropolitaine, qui s’élève à 31 % (source : Observatoire des forêts françaises).
Evolution de la forêt française
Actuellement, en France, la tendance est à l’augmentation de la surface forestière de 50 000 ha par an en moyenne. Cependant des disparités existent entre les zones périphériques, où elle diminue alors qu’en zones montagneuses et plus rurales, elle progresse.
Parallèlement, avec la transition agro-écologique et son volet agroforestier, on note en France depuis une vingtaine d'années, une recrudescence encore modeste mais continue de la présence des arbres dans les espaces agricoles. Ils constitueront à terme une ressource spécifique et complémentaire de bois pour des marchés de niche, l'énergie et la filière bois conventionnelle.
Ces vingt dernières années, les forêts françaises ont été touchées par des accidents climatiques (tempête, sécheresse) qui ont influé sur leur état de santé. En raison du changement climatique, ces événements sont amenés à se répéter. L’adaptation des forêts à ce changement sera un défi majeur pour les années à venir, également vulnérables aux espèces invasives, et aux maladies.
Gestion forestière en France
En France, il existe des forêts privées et des forêts publiques. Trois quarts des forêts françaises sont privées. Les forêts publiques représentent 25% de la surface forestière totale, et sont gérées par l’Office National des Forêts (ONF).
La gestion forestière publique regroupe dans son plan de gestion les aspects production, accueil du public et protection de la biodiversité et contre les risques naturels.
Biodiversité dans la forêt française
Actuellement, la forêt française regroupe plus de 500 habitats forestiers, dont plus de 300 sont reconnus comme habitat d’intérêt communautaire selon la définition de la directive européenne « Habitats-Faune-Flore » (étude réalisée uniquement sur la forêt métropolitaine).
La France s’est engagée à sa protection et sa préservation en signant la convention sur la biodiversité biologique en 1992. Adopté lors de la 6ème COP (Conférence des Parties), le programme de travail sur la diversité biologique des forêts décrit les actions à mener par les pays signataires. Aujourd’hui, la Stratégie nationale biodiversité 2030 traduit l’engagement du pays au titre de ce traité international. Elle concerne les années 2022 à 2030 et succède à deux premières stratégies (périodes 2004-2010 et 2011-2020). Elle a pour objectif de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité.
La France porte sur son territoire national ultramarin des forêts tropicales qui présentent de multiples enjeux dont la protection et la mise en valeur d’une biodiversité exceptionnelle. Elle mais aussi des enjeux de gestion et de valorisation plus ordinaires dans le contexte du développement local (bois énergie, interfaces forêts ville agriculture).
La naturalité des forêts est une caractéristique importante pour leur biodiversité. Or, les peuplements forestiers français métropolitains sont semi-naturels dans leur grande majorité, la proportion de ceux qui sont issus de plantation étant de 13 % et relativement stable sur les trois dernières décennies. Les surfaces dominées par des essences non indigènes, introduites volontairement ou non, sont en progression mais inférieures à 10 %.
Les surfaces bénéficiant d’une gestion active en faveur de la biodiversité ont fortement progressé dans le cadre du programme européen Natura 2000 avec le développement des zones de protection spéciale et des zones spéciales de conservation. Par ailleurs, la conservation des ressources génétiques a fait l’objet d’efforts importants ces dernières années, et le financement des mesures en faveur de la biodiversité a gagné en visibilité.
Les enjeux spécifiques aux forêts d’Outre-Mer
La conservation des forêts dans les départements et régions d'outre-mer et collectivités d'outre-mer (DROM-COM) est un enjeu central, à la différence de la forêt métropolitaine qui globalement est en expansion. Les principales problématiques autour de ces forêts sont : la pression foncière, les occupations illégales et certaines exploitations minières qui mettent en péril l’intégrité de la forêt.
Le maintien de ces forêts est essentiel pour la biodiversité. Les activités humaines entraînent la destruction, l’altération et la fragmentation des habitats naturels. Au cours de la colonisation des différents territoires, les forêts ont fortement régressé au profit du défrichement pour faciliter la mise en culture et l’utilisation du bois comme matériau et combustible. Les plus touchées sont les forêts sèches qui sont réduites à moins de 3% de leur surface initiale à la Réunion et moins de 1% en Nouvelle-Calédonie. Toutefois, aujourd’hui l’exploitation des bois tropicaux est réglementée afin de permettre une exploitation à faible impact.
La présence d’espèces exotiques envahissantes est également problématique. En effet, elles perturbent le fragile équilibre des écosystèmes insulaires où le taux d’espèces endémiques est le plus important.
Les forêts sont menacées, non seulement par les activités humaines, mais également par des phénomènes naturels comme la sédimentation qui met en péril la forêt littorale. De plus, le changement climatique bouleverse l’équilibre fragile de ces écosystèmes.
Le statut foncier de ces forêts, aussi, est particulier : privé, communautaire, départemental-domanial (en Martinique, à la Réunion et en Guadeloupe) ou domanial. leur gestion se fait en concertation avec les acteurs locaux mais également les populations, souvent dépendantes des ressources forestières.
Débouchés du bois
La forêt française produit chaque année environ 92 millions de m³ de bois en moyenne, on en prélève 45,2 millions et 8,8 millions meurent de façon naturelle (IGN, 2018). Ce bois sert à la construction (charpente, menuiserie, bois composite), à l'industrie du papier, au bois énergie ou entre dans la composition de produits pharmaceutiques.
Le total exploité reste très inférieur à la disponibilité forestière du pays : une marge de progression importante existe pour une filière bois qui devrait être fortement mise à contribution dans la transition vers une économie sans carbone fossile. Le bois énergie connaît un regain dans le cadre du développement des énergies renouvelables, en raison de ses émissions moindres en CO2 en comparaison aux énergies fossiles en prenant en compte le stockage de carbone permis par les forêts.
L’exploitation du bois se caractérise également par des utilisations innovantes du matériau, à la place de matières dérivées du pétrole. Le secteur forêt-bois joue un rôle particulièrement important dans le secteur de la bioéconomie et pratique depuis déjà des décennies l'économie circulaire et la valorisation en cascade des produits forestiers.